Dr Didier REMOND 

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Selon les projections de l’INSE 1/3 de la population française aura plus de 60 ans an 2050. Le vieillissement des individus s’accompagne d’une perte physiologique et involontaire de masse et de force musculaire, appelée sarcopénie. Elle touche toutes les personnes, y compris celles en bonne santé, et est considérée comme l'une des principales causes d'invalidité, de fragilité et de morbidité chez les personnes âgées. Prévenir la sarcopénie est ainsi devenu un défi important pour la nutrition humaine. L’objectif étant de maintenir l’autonomie, la santé et le bien-être des personnes âgées, mais aussi de réduire le coût des soins de santé.

La perte de protéines musculaires au cours du vieillissement peut être aggravée par une diminution de la biodisponibilité des nutriments pour le muscle. La biodisponibilité des acides aminés dépend de la nature des protéines ingérées, de la matrice alimentaire dans laquelle elles se trouvent, mais aussi de l'activité métabolique des autres tissus de l’organisme, en compétition avec le muscle pour leur utilisation. Parmi ces concurrents, les tissus de la zone splanchnique (intestin et foie) jouent un rôle clé. Toute utilisation accrue d'un ou plusieurs acides aminés par ces organes aura nécessairement une incidence sur la synthèse des protéines musculaires. Au cours des dix dernières années, mes travaux dans ce domaine se sont concentrés sur l’effet de la «matrice alimentaire» sur la biodisponibilité des nutriments et sur le métabolisme intestinal d’acides aminés spécifiques (Thr, Cys).

L'augmentation combinée de la population mondiale et du niveau de vie dans les pays en développement va entraîner une augmentation considérable de la demande en protéines alimentaires, en particulier de protéines d'origine animale (FAO, 2013). Cette demande ne pouvant être satisfaite de manière durable par une augmentation de la production animale, l'utilisation de sources de protéines alternatives doit être envisagée.

Ainsi, mon programme de recherche est actuellement axé sur le développement de nouveaux aliments protéiques, pour l’ensemble de la population ou pour des populations spécifiques (principalement les personnes âgées). Pour atteindre cet objectif, mes travaux portent sur la caractérisation nutritionnelle de sources de protéines alternatives, sur l’impact des traitements technologiques qui leur sont associés, et enfin sur la validation de leurs effets sur la santé humaine. A ce titre, je coordonne un projet national sur la valorisation des protéines végétales dans des mélanges de haute qualité nutritionnelle, visant à prévenir les dérégulations métaboliques chez les personnes âgées (ANR P-Probs).

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COMPÉTENCES PROFESSIONNELLES

- Nutrition humaine: évaluation de la qualité des protéines (composition en acides aminés, digestibilité, vitesse de digestion, peptides bioactifs), impact des procédés de transformation des aliments sur la qualité des protéines, métabolisme des acides aminés dans l'intestin, flux d'acides aminés entre les organes.

- Approches expérimentales: études in vivo chez l’homme ou chez l’animal (porc, miniporc, rat), portant sur des mesures quantitatives et dynamiques des flux de nutriments digestifs et sanguins: 1 / implantation chirurgicale de canules digestives et de cathéters vasculaires, 2 / mesure du flux digestif et sanguin, 3 / étude du métabolisme des acides aminés avec des traceurs métaboliques, 4 / utilisation de sources de protéines marquées au 15N.