Contexte et objectifs

L’amélioration des espèces repose largement sur l’exploitation des crossovers (CO) c’est-à-dire l’échange réciproque de segments de chromosomes lors de la fabrication des gamètes pendant la méiose. En effet, même si les CO ont avant tout un rôle dans la ségrégation des chromosomes (un CO obligatoire par paire de chromosomes homologues pour assurer la fertilité des gamètes), ils servent en même temps au brassage des allèles aux différents gènes pour générer des combinaisons favorables qui donneront de nouvelles variétés plus productives et mieux adaptées aux contraintes.

Chez le blé tendre, les CO sont peu nombreux (moins de 2 par paire de chromosomes) et mal distribués le long des chromosomes en ce sens qu’ils sont regroupés dans seulement 10-15% des régions télomériques des chromosomes, les zones centromériques et péri-centromériques en étant quasiment dépourvues. Pourtant, ces dernières portent plus de la moitié des gènes ce qui implique que ceux-ci ne peuvent être brassés et que les haplotypes sont conservés sous forme de large blocs qui ne peuvent évoluer que par mutation. Il est donc important de pouvoir améliorer la recombinaison et la relocaliser dans des régions habituellement peu recombinogènes pour en améliore le brassage et créer des combinaisons nouvelles plus performantes.

Les objectifs de l’équipe GeCO sont centrés autour des facteurs permettant de débloquer la recombinaison chez le blé afin de contribuer à une amélioration rapide de l’espèce. Ils se déclinent sous deux axes principaux : un axe fonctionnel et un axe structural. L’axe fonctionnel vise à étudier les gènes qui interviennent dans le processus de recombinaison et d’identifier ceux susceptibles d’améliorer la recombinaison lorsqu’ils sont mutés ou surexprimés. L’axe structural a pour objectif d’identifier les facteurs de la séquence qui impactent l’apparition des CO afin de pouvoir, à termes, la diriger aux endroits souhaités.

Par ailleurs, l’équipe conduit également un projet visant à identifier et caractériser un gène impliqué dans la compatibilité au croisement interspécifique entre le blé et le seigle (SKr).