gel imprimé sous forme de quadrillage

Imprimer des aliments à fonctionnalités ciblées en 3D

Imprimer des aliments à fonctionnalités ciblées en 3D

La révolution de l’impression 3D est en marche dans de nombreux domaines tels que la mécanique, le design ou la médecine, mais également dans le secteur alimentaire

La révolution de l’impression 3D (ou fabrication additive) est en marche dans de nombreux domaines tels que la mécanique, le design ou la médecine, mais également dans le secteur alimentaire. La conception et la fabrication de nouveaux aliments personnalisés à fonctionnalités ciblées sont désormais possibles et prometteuses afin de pouvoir répondre aux problématiques alimentaires de certaines catégories de population (pathologies liées à l’âge, besoins énergétiques spécifiques des enfants, des jeunes adultes, des sportifs…).

La littérature scientifique de ce domaine s’enrichie chaque jour et il apparaît clairement que le principal verrou se situe au niveau de la texturation des produits, et en particulier des produits carnés. Pour pallier à ceci, l’utilisation d’agents texturants ou d’enzymes comme la collagénase est de rigueur. Néanmoins, les consommateurs souhaitent désormais des produits plus sains (clean-label) tout en étant d’une qualité sanitaire optimale. Nos recherches sont donc axées sur la texturation des produits, basée 1) sur les propriétés des matières premières et, 2) sur le paramétrage et le pilotage du procédé d’impression 3D. La perception du consommateur vis-à-vis d’une nouvelle technologie de fabrication d’aliments est un aspect également mis en avant dans nos recherches afin de prendre en compte les évolutions sociétales à venir. Enfin, dans un souci de développement durable et de limitation des pertes et gaspillages, les matières premières utilisées sont issues de produits peu ou mal valorisés par les filières.

Un premier prototype d’imprimante alimentaire a été développé à partir d’une imprimante du commerce, elle-même modifiée en utilisant une seconde imprimante 3D. Ce prototype est désormais fonctionnel (fig. 1), et nous a permis d’imprimer des structures à géométrie contrôlée à base de protéines animales et de polysaccharides (fig. 2).

imprimante 3D modifiée

Figure 1 : Imprimante 3D modifiée. Une double tête d’impression permet d’imprimer deux ingrédients sous forme de gel de façon séquentielle.

La formulation de l’aliment ainsi que le procédé d’impression sont des facteurs clés. Mais, afin d’obtenir un aliment finalisé, les phases de post-traitement (cuisson, séchage…) sont également indispensables. Pour associer cette étape de post-traitement aux qualités sanitaire (inactivation bactérienne) et nutritionnelle (préservation de certains nutriments de la chaleur par exemple) de l’aliment, un procédé innovant de cuisson de grande précision est actuellement en cours de développement pour être directement intégré au sein de l’imprimante 3D.

Exemples de structures imprimées en 3D à base de protéines animales et de polysaccharides.

Figure 2 : Exemples de structures imprimées en 3D à base de protéines animales et de polysaccharides.

Voir aussi

Portanguen, S., Tournayre, P., Sicard, J., Astruc, T., & Mirade, P. S. (2018). Vers la conception d’aliments à fonctionnalités ciblées et de bioproduits par impression 3D. Science et technologie des aliments, 1 (Numéro 1).

Portanguen, S., Tournayre, P., Sicard, J., Astruc, T., & Mirade, P. S. Toward the design of functional foods and biobased products by 3D printing: A review. En cours de soumission dans Trends in Food Science and Technology.

Date de modification : 24 mai 2023 | Date de création : 26 septembre 2018 | Rédaction : Sylvie Clerjon